
En voyant ce film PIXAR aux animations pétillantes, je fais des liens avec l’approche de l’école Palo Alto !
Dans ce film Vice Versa, le monde extérieur de la petite Riley, 11 ans, s’écroule : elle est obligée de quitter ses amis, son école, sa maison, pour déménager avec sa famille à San Francisco. L’originalité est que nous suivons ces aventures sur deux niveaux : son monde extérieur, et son monde intérieur où les émotions Joie, Tristesse, Dégoût, Peur et Colère sont des personnages plein de vie.
1. Tenter de contrôler une émotion est le plus sûr moyen de perdre tout contrôle !
A l’intérieur du « quartier cérébral » – la tour de contrôle du cerveau – les 5 émotions s’agitent pour contrôler le tableau de bord, et éviter à tout prix que la tristesse ne s’en empare. Mais voilà que la tristesse devient de plus en plus incontrôlable : elle perturbe le fonctionnement du cerveau et de la mémoire centrale ! Du coup, Riley pleure à des moments inappropriés : en classe à l’école ! Quant à la Joie, elle devient de plus en plus affairée, déconnectée, voire artificielle.
A force de chercher à contrôler la tristesse, à se dire « ça va aller » ou encore « il faut positiver », tout se bloque pour Riley !
2. Chaque émotion est utile !
« Avec Peur, Riley est en sécurité ». « Grâce à Dégoût, Riley ne se fait pas empoisonner ».
« Reily a toutes les bonnes raisons de ressentir Tristesse ».
« Pleurer ça me fait du bien et ça m’aide à affronter la vie » dixit Tristesse
La tristesse, est la seule à pouvoir débloquer la situation au « quartier cérébral » !
Car la tristesse permet de tourner la page : d’accepter un manque, et de trouver consolation et soutien. Lorsque Riley accepte de ressentir la tristesse -à la fin du film-, elle peut alors enfin se faire consoler par ses parents, et en pleurant dans leurs bras, elle renoue la relation avec eux.

Accepter la tristesse momentanée lors d’un changement nous met à l’abri de la dépression…
J’ai remarqué d’ailleurs que pour la mère, c’est Tristesse qui est aux commandes, en coopération avec les 4 autres émotions (j’adore la peur qui prend le thé !!) :
Une place pour chaque émotion, ça donne une situation beaucoup plus posée pour la mère de Riley !
Et la colère ?
Sans dévoiler le scénario, j’ai adoré la scène où Dégoût provoque volontairement Colère… pour se servir de son énergie pour changer les choses.
3. Les expériences émotionnelles façonnent notre façon de voir le monde. Et vice-versa 😉

L’idée me paraît fabuleuse : l’univers intérieur de la petite Riley est représenté par des « îles de personnalité » – île de la famille, de l’amitié, des bêtises – qui se construisent au gré des expériences. C’est ce que Gregory Bateson a appelé « apprentissages de niveau 1 », une succession d’essais-erreurs des comportements qui fonctionnent dans une situation donnée.
Confrontées à une situation où ces comportements ne fonctionnent plus, ces îles s’écroulent ! Et se reconstruisent ensuite de façon plus adaptée. C’est ce que Gregory Bateson a appelé « apprentissages de niveau 2 », quand un individu se trouve bloqué et qu’il est obligé d’élargir la catégorie de ses comportements pour s’adapter à un contexte différent.
Ca me fait voir les changements de l’été d’une tout autre façon !!
Et vous, quelle émotion est la plus difficile à accepter quand vous faites face à un changement dans votre vie ?
Voir aussi Depasser-les-limites-de-la-peur.
Article initialement publié le 22 juillet 2025 sur le blog Palo Alto et Compagnie