Voilà, le mot est lancé : interaction.

L’interaction est la « matière première » de l’approche stratégique Palo Alto !
Interaction : dans le dictionnaire, cela veut dire : action de deux ou plusieurs objets l’un sur l’autre. OU l’influence réciproque de l’un sur l’autre et de l’autre sur l’un.
Du coup, on peut utiliser l’approche dans de multiples contextes : pour résoudre un problème en entreprise, en institution, dans une école, un quartier, une association, un couple, une famille …
Bref, dans toute situation où des personnes sont en interaction.

Crédit : El Rechiste
Petit détour par les interactions avec les « objets communicants » :
ils sont programmés pour interagir avec l’être humain – en tout cas pour donner cette impression ! Que ce soit une application sur Smartphone, une appli GPS, ou un jeu video, ils sont programmés pour que le comportement de l’application s’adapte à ce que l’humain lui donne comme information.
C’est presque pareil entre êtres humains ! Enfin, … en plus complexe !!
L’information échangée est tout de même plus riche que celle fournie au GPS ! Ce sera par exemple : un comportement, une émotion, une communication verbale ET non-verbale – un regard, un geste, une attitude – , explicite ET implicite. Et contrairement au GPS qui ne fait pas d’interprétation, celui qui reçoit l’information « décode » ce qu’il reçoit : avec ses filtres de perception, son cadre de référence, ses habitudes etc.

Parfois, il y a des bugs dans nos interactions ! Rien ne se passe comme on voudrait. On a beau tenter de réagir par tous les moyens, ça ne fonctionne pas ! Alors au choix, ça peut énerver, effrayer, déprimer…
Est-ce la poule qui fait l’œuf ou l’œuf qui fait la poule ?
Par exemple entre deux personnes A et B : le comportement de A influence le comportement de B, qui interprète l’information qu’il reçoit avec ses filtres de perception, sa vision du monde, et du coup réagit. A son tour, cette réaction de la personne B va aussi influencer son interlocuteur A : par l’information qu’il donne en retour ! Et ainsi de suite …
Alors, est-ce le comportement de A qui provoque le comportement de B, ou l’inverse ?
Avec l’approche Palo Alto, on se fiche de qui a commencé !
On s’occupe de ce qui entretient le bug dans l’interaction – c’est-à-dire les flèches du cercle vicieux dans le dessin :

Comment faire quand y’a un bug récurrent ?
C’est comme pour le GPS : si le GPS ne fournit pas une réponse adaptée par rapport à ce que l’on voulait obtenir, … on va changer l’information qui maintient ou aggrave le bug ! Si A n’est pas satisfait de la relation avec B, en changeant son comportement, il peut provoquer un changement dans la résultante : l’interaction A+B. Voir l’article sur les échanges d’information qui structurent une relation : l’entropie ou la loi du bonhomme de neige.
Du coup, quand Jacques est insatisfait – voire souffre – de ce qui se passe dans ses interactions avec son patron (*), avec l’approche Palo Alto, on va observer ce qui se passe actuellement, dans les interactions entre eux, d’une façon pratico-concrête.
“Si tu penses être trop petit pour avoir un impact, essaye de dormir avec un moustique !”
C’est un exemple qui m’est arrivé : Jacques vient me voir car il n’en peut plus de « la pression » et d’un patron qu’il trouve « excessif » et qu’il finit par ne plus supporter. A tel point qu’il envisage de changer de boulot si leur relation ne s’améliore pas. Avec Jacques, on a repéré ce qui entretenait le bug récurrent dans l’interaction : à chaque nouvelle demande de son patron, il disait « oui » de façon implicite, en grommelant un peu, mais il faisait quand même. « Pas de vague » : il avait fait comme ça dans tous ses postes précédents, et ça avait bien marché ! Mais là, ça ne marchait plus ! Alors – progressivement- Jacques a appris à dire « non » pour certaines demandes, à reconnaître et à dire explicitement quand il était en risque. Et là, ça a fonctionné vraiment mieux, pour les deux.
Même si on ne croît pas qu’on a de l’influence sur les autres, c’est quand même ce qui se passe !
Voilà ce qui me fascine dans l’Ecole Palo Alto : permettre à la personne d’avoir un impact et de reprendre pouvoir sur une relation insatisfaisante, et par ricochets successifs, sur sa vie.
(*) Jeu : remplacer « son patron » par : son collègue, son enfant, son conjoint, ses amis, ses voisins, ses élèves, le prof du collège, le juge, les syndicats, le patronat, les élus, le gouvernement, ….. et puis, tiens ! remplacer aussi du coup « Jacques » par qui on voudra …
Allez, une petite interaction en action : laissez-moi un commentaire !! 😉
Article initialement publié le 1ç octobre 2014 sur le blog Palo Alto et Compagnie