« Le problème c’est la solution » Paul Watzlawick
Avez-vous déjà lu ou entendu cet aphorisme paradoxal à la fois mystérieux et simple … une fois qu’on a compris ce qu’il veut dire ?
Face à une difficulté, les humains – et les animaux aussi paraît-il ! – ont une tendance fatale à s’accrocher à une solution qu’ils connaissent. Au départ, ces solutions sont les meilleures, ou peut-être les seules possibles, compte-tenu de ce que la personne a déjà appris à faire. Mais si un jour les circonstances changent, alors ces solutions – qui fonctionnaient auparavant – deviennent inopérantes. Et alors à cet instant, si on continue d’appliquer la solution initiale : la solution devient le problème ! C’est encore Paul Watzlawick qui l’a exprimé ainsi (et oui, encore lui !)
Changer de répertoire n’est pas si simple !

Et donc, c’est comme si nous avions appris à jouer d’un instrument de musique au milieu d’un orchestre de musique. Des morceaux font ensuite partie de notre répertoire… et un jour, changement de décor, on se trouve avec d’autres musiciens, d’un style complètement différent. On joue logiquement ce qu’on connait à l’intérieur de notre répertoire, et alors comme ça ne colle plus, on cherche une autre partition – toujours dans notre répertoire -, et ainsi de suite. Si on recommence encore sans changer de registre… cela peut devenir un cercle vicieux, et alors, on se sent coincé !! Car jouer du street-jazz, de l’electro ou de la samba brésilienne pour quelqu’un qui ne connait que du classique avec un instrument classique, c’est changer totalement de cadre et de logique ! Ca demande de l’apprentissage !!
Faire plus de la même chose qui ne fonctionne pas ?
La folie, c’est de se comporter de la même manière et de s’attendre à un résultat différent. » Albert Einstein
Je travaillais à une illustration pour cet article, quand je reçois un article passionnant sur ce sujet. La revue Le Cercle Psy a interviewé 2 spécialistes de l’école Palo Alto pour comprendre l’approche stratégique : Marina Blanchart (fondatrice de Virages, centre de recherche et d’intervention stratégique Palo Alto) et Jean-Jacques Wittezaele (fondateur et directeur de l’Institut Gregory Bateson).
Changer vraiment, c’est tester quelque chose d’un autre ordre
Lire l’article dédié sur le changement de logique ici.
Voici un exemple, explicité par Marina Blanchart : quelqu’un se voit reprocher par ses collègues d’être trop effacé. Mais lui a appris dans son milieu familial à se taire pour éviter de se faire rabrouer… Alors, ce qui fonctionnait dans sa famille devient un problème avec ses collègues.
Et donc, le vrai problème c’est de vouloir continuer à faire plus de la même chose, alors que ça n’est plus adapté au contexte qui a changé !
En somme, il s’agit de savoir comment arrêter de faire ce qui ne fonctionne plus !