Chat qui dort et rêve, comme les humains

Nous passons 25% de notre vie à rêver !

  • Rêver, est-ce utile ?

Des chercheurs en neurosciences ont épluché les imageries cérébrales, les pensées et les émotions de dizaines de milliers de rêves qui peuplent nos nuits. Leurs enseignements sont édifiants :

Nos rêves sont utiles pour vivre notre vie, disent les neurosciences

  • Lors que nous rêvons pendant notre sommeil, ce serait pour mieux affronter les difficultés dans notre réalité du moment.
  • Les scenarios de nos rêves pourraient nous préparer à mieux gérer nos peurs et nos autres émotions difficiles, en nous aidant à trouver les comportements les plus adaptés à notre situation.

Phénomène hors de notre volonté consciente, et difficilement communicable – sauf par certaines personnes rêveuses « lucides » – le rêve nous emmène au-delà de ce que nous osons habituellement.

Le rêve se déroule hors de notre volonté consciente

En général, nous ignorons que nous sommes entrain de rêver. Tout comme nous ignorons que nous sommes entrain de dormir. Et nous vivons, bien entendu, nos rêves comme une réalité.

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L’imagerie cérébrale a prouvé que l’amygdale, centre cérébral des émotions, est hyperactive dans de nombreux rêves. Les aires visuelles et le cortex moteur sont aussi très actifs. Tandis que certains zones du cortex, responsables du sens critique et du raisonnement, sont peu actives.

Ceci expliquerait que nous soyons pris dans des émotions fortes, des sensations et des mouvements en 3D, emportés par un imaginaire puissant et parfois farfelu. Nous y croyons fermement ! Au point parfois d’être perdu au réveil entre plusieurs réalités..

Nos rêves contiennent 2 fois plus de négatif que de positif !

Nos rêves sont loin d’être idylliques : ils contiennent 2 fois plus d’émotions douloureuses que d’émotions agréables !! Le rêve est un monde où la peur, la colère, le dégoût, la honte, la tristesse, sont 2 fois plus présentes que les émotions agréables comme la joie ou le plaisir.

Affronter les dangers pour mieux les surmonter

Ces rêves à consonance négative seraient une préparation à affronter l’anxiété : ils permettraient d’entrainer nos stratégies de défense.

  • Face à des situations incertaines, ou à fort enjeu, que pouvons-nous faire avec notre seule volonté consciente ?
  • Parfois nous voudrions anticiper l’imprévisible, contrôler l’incontrôlable, se préparer à toutes les éventualités prévisibles.. Autant de paradoxes impossibles à résoudre ! Sauf si on change totalement de réalité, grâce au rêve !
  • Quel relais pourrait alors prendre le rêve ?

Un test a été réalisé auprès d’étudiants passant le concours de 1ere année de médecine. 78 % ont rêvé du concours de façon négative ! Panne de réveil, arrivée en retard, oubli de la carte d’étudiant, incapacité à répondre devant l’examinateur… Mais ceux qui ont rêvé d’échecs ont mieux réussi que les autres ! Avec en moyenne plus de 100 places de mieux au classement. (1)

Le rêve permettrait d’anticiper ce que la volonté se refuse à anticiper.

Et d’élargie notre palette de réactions.

Un chercheur finlandais a étudié les rêves de jeunes adultes en 2000. Il a constaté que 60 % à 77 % des rêves de jeunes contenaient des scènes de menaces, d’attaques, de poursuites, d’animaux dangereux. Il conclut que la fonction des rêves serait de mieux se préparer aux dangers, en élaborant tout sorte de stratégies de fuite, de contre-attaque ou d’adaptation (2)

Apprendre à mieux gérer les émotions douloureuses

En intégrant les émotions désagréables et douloureuses dans des scenarios, en nous les faisant ressentir, le rêve permettrait de mieux les intégrer à notre vie.

Créer de nouvelles solutions pour notre quotidien

Le cerveau met en scène des situations imaginaires. Il les construit par association, plus ou mois fantaisistes, entre des éléments que nous avons perçus dans la journée, parfois sans y prêter attention. En restant éveillés, nous n’aurions pas accès à ces informations.

Rêver de nos problèmes permettrait de mieux les résoudre !

De nombreuses anecdotes relatent des découvertes, des inventions industrielles ou artistiques réalisées grâce à un rêve.

  • Paul McCartney aurait entendu en rêve la mélodie de Yesterday,
  • Dali aurait utilisé ses rêves comme inspiration
  • Mendeleïev, auteur du célèbre tableau des éléments chimiques, aurait vu dans un rêve « un tableau où tous les éléments tombaient à la bonne place »
  • Niels Bohr aurait élaboré la théorie de l’atome structuré avec les électrons après s’être vu en rêve assis sur le soleil avec des planètes tournant à toute vitesse autour de lui.

C’est aussi ce que conclut une recherche fait à Harvard en 2010 : rêver d’un problème permet d’être 3 fois plus performant pour le résoudre ! Et ça fonctionne aussi en ne rêvant que de bribes de problème.

Quelques idées reçues sur les rêves

Je vous partage aussi ce que j’ai découvert en lisant les récentes recherches en neurosciences :

  • Tout le monde rêve, même les personnes qui n’en gardent aucun souvenir (ce qui concernerait à peine 1 % de la population)
  • Nous rêvons pendant toutes les phases de sommeil, pas uniquement pendant le sommeil dit paradoxal. Les recherches montrent que nous rêvons aussi durant les phases de « sommeil lent » selon les recherches du psychologue américain David Foulkes. On rêve donc aussi pendant la sieste !
  • Même les animaux rêvent. On a observé les mouvements de chats et de chiens durant leur sommeil : leurs rêves seraient peuplés de chasses et de bagarres.
  • Les rêves « typiques » sont rares : comme perdre ses dents, voler en hauteur : 1 % constatés sur plusieurs dizaines de milliers de rêves. Tout comme les rêves sexuels. On s’en rappel mieux car ils sont plus marquants, ce qui produit un « biais » nous incitant à penser qu’ils sont plus fréquents.
  • Nous ne fabriquons pas notre rêve au moment du réveil. Nous le construisons pendant le sommeil, avec un temps qui s’écoule plus lentement que lorsque nous sommes éveillés.
  • Et Freud dans tout ça ? « A la fin du 19e siècle, il fut le premier à proposer un rôle pour les rêves, […] et beaucoup de patients y croient encore, mais ses théories n’ont reçu aucune confirmation scientifique. Au contraire, plusieurs expériences exploitant les banques de rêves remettent en cause le rôle d’exutoire de ces derniers. » (3)

Si vous m’avez lu jusqu’ici, vous aurez peut-être appris quelque chose d’utile pour vous ?

Faites de beaux rêves !

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Quels liens entre nos rêves et ce que nous faisons en coaching ? Lisez la suite de cet article : Le fabuleux pouvoir du cerveau en coaching.

(1) Etude rapportée par Isabelle Arbulf professeur de neurologie à l’université Pierre-et-Marie-Curie et chercheuse à l’institut du cerveau à Paris, spécialiste du sommeil à la l’hôpital de la pitié-Salpétrière.

(2) Etude de Antti revonsuo, psychologue et philosophe, université de Turku en Finlande

(3) Isabelle Arbulf professeur de neurologie à l’université Pierre-et-Marie-Curie et chercheuse à l’institut du cerveau à Paris. Les informations de cet articles sont tirés de :

I.Arnulf, Pourquoi rêvons-nous ? Pour la Science – N°459 – Janvier 2016

I.Arnulf, Une fenêtre sur les rêves, Odile Jacob, 2014.